Dans un texte incarné s’adressant directement au musicien, Thomas D2S (pour les jeunes) revient sur la figure et l’œuvre de Julius Eastman, acteur génial et révolté de la nouvelle musique américaine du XXe siècle, dont les créations sont restées longtemps inconnues.
Frapper vite et dur : c’est le projet de l’“autre hardcore” de Yann Dub et Explore Toi, musiciens français auxquels les éditions Gravats consacrent une rétrospective, Nation de la Boue. Un disque posant les contours d’un univers musical qui ne transige pas, refuse, et prend l’autoroute techno à contresens.
Pour enfoncer un peu plus le clou de cet été thermostat 1000, tentons une variation non pas autour de la langueur estivale, mais de la lourde et insidieuse chaleur de notre étoile, avec deux albums réalisés par les guitaristes du mythique groupe néo-zélandais Dead C : 21st Century Field Hollers And Prison Songs de Bruce Russell, et Electric Guitar de Michael Morley.
Très peu de gens connaissent la musique de Philippe de Mouctouris, guitariste suisse affilié à la « scène » prog tardive/postpunk européenne, auteur en 1996 d’un album fascinant où sa guitare acoustique, d’un abord plutôt paisible, se révèle habitée par les synthétiseurs et les effets digitaux.
Nous ne nous lassons décidément pas des disques de guitare solo, et encore moins de cet album d’Unchained, qui plaira sans doute aux fans de Vini Reilly et de Maurice Deebank, mais aussi à tous les gens sensibles à la fausse désinvolture jazzy et à l’intimisme sans pathos.
Encore un disque de guitare, après celui de Cyril Lefebvre. Cette fois-ci il s’agit de guitare improvisée, dans une veine free mais chaleureuse, jouée par un Allemand par ailleurs typographe et inventeur d’instruments qui s’appelait Hans Reichel.
Guitariste toulousain fanatique de John Fahey, Cyril Lefebvre a sorti à la fin des années 70 plusieurs albums qui slident avec grâce entre les genres et les humeurs, dont un intrigant album mi-français mi-américain, intitulé Cocaine Blues.
L’an dernier sortait sur Antinote l’anthologie Studiolo d’Ygal Ohayon, qui s’intéressait à la house italienne dite « afro-cosmic » des années 90. Musique Journal a concocté aujourd’hui une playlist dans la même veine, mais en encore plus cheesy, et encore plus riche en saccharose. Une sélection « dolce E formaggio », comme on dit là-bas.
Dan Bensadoun, nouvel auteur pour Musique Journal, nous parle de Plux Quba, album signé du Lisboète Nuno Cannavaro, sorti en 1988 puis vénéré par Jim O’Rourke et la scène glitch/IDM au tournant du millénaire.
L’œuvre mystérieuse du guitariste Robbie Basho fait l’objet d’une vaste exhumation par le label Tompkins Square, qui publie aujourd’hui un coffret de cinq CD, moins un best-of de son travail qu’un panorama en forme des cercles concentriques. Pierre France revient sur cette figure de l’American primitive guitar et se réjouit des révélations offertes par cette anthologie.
Que penser de l’album solo de Maurice Deebank, guitariste responsable du son immanquable de Felt, groupe indie légendaire des années 80 ? Personnellement, nous en adorons les failles, les fantaisies, et son statut un peu déclassé.
Pour celles et ceux qui sont encore ici, nous vous proposons en ce désert estival de faire escale dans une oasis genévoise : le Mega Wave Orchestra, un fascinant projet jazz électronisant réédité par le label parisien Libreville. Et de compléter avec une anthologie tout aussi helvète, Intenta, qui elle passe en revue la scène électronique underground eighties du pays.
Un post consacré aujourd’hui à un couple d’Anglais qui, s’ils ne « font » pas de musique, cherchent et jouent des disques rares et géniaux, et en parlent avec passion et simplicité sur leur compte Instagram.
Dernier épisode des bilans Musique Journal avec aujourd’hui notre catégorie-reine : celle des anthologies. Un marché qui a brillé plus d’une fois au cours des années 10, en exhumant des mondes entiers de merveilles inconnues enregistrées jadis, et qui nous ont donné le pouvoir d’illuminer nos mélancolies.
Avec le NSRD puis en solo, Hardijs Lediņš a fabriqué sans que personne ne le lui demande les premiers morceaux électroniques à voir le jour dans cette ancienne république balte de l’URSS.
Pour démarrer Musique Journal, un chef-d’œuvre instrumental trop méconnu, enregistré par deux hommes de l’ombre du rock new-yorkais.