Un peu de dance music brésilienne curatée par l’algo YouTube

Rafael Oliveira « Dancing Tamborzinho »
chaîne YouTube de Thiago-Maximo, 2018
Musique Journal -   Un peu de dance music brésilienne curatée par l’algo YouTube
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Le 26 juin 2019 restera une date importante pour moi : il marque la première fois où YouTube m’aura conduit à une découverte surprenante et pertinente. C’est sans doute ma faute : ayant passé plusieurs années à analyser ce site, et convaincu que YouTube a sa part de responsabilité dans la disparition de mes blogs de recommandation/raretés bien aimés (RIP Mutant Sounds, merci Musique Journal), j’ai développé un blocage. J’aborde en général les suggestions de la colonne de droite avec une méfiance digne d’un gauchiste le 1er mai. Il se trouve que le timing était parfait : la canicule du jour bloquant toute ambition d’abattre mes tâches comme un con, j’étais prêt pour une épiphanie. Je consultais tranquillement les références de l’article de Victor pour le dernier Audimat, quand l’algorithme a fait preuve d’un sacré sens de l’à-propos quant au « mood du moment » – quelque chose comme « canicule et tension sexuelle diffuse dans une métropole polluée » – en me proposant ce « Dancing Tamborzinho » attribué au DJ Rafael Oliveira – son numéro de téléphone est disponible sur sa page YouTube, si le programmer pour un salon de l’auto vous intéresse et que vous n’avez pas peur des appels internationaux surtaxés.

Je ne pouvais pas mieux tomber ce jour-là qu’avec ce morceau Funk Carioca (à part peut-être le disque de Greg Phillinganes dont nous parlait Virgile hier – d’ailleurs, Etienne, permets moi de te dire qu’au vu de tes propres posts, je trouve assez arbitraires les limites que tu poses à l’acceptabilité du son « FM », et heureusement qu’elles n’ont pas été jusqu’à t’empêcher de publier son billet). J’avais un peu lâché l’affaire concernant ce qui se passait du côté de la baile-funk ou de la baltimore (qui ont en commun, outre l’importance des percussions, d’avoir été essorées par des DJs « electro » à la fin des années 2000), pour plutôt pister les derniers développements juke/footwork comme tous les médias branchés m’ont incité à le faire. Mais je ne ressens aucune frustration à lâcher les trilles glacées et les constructions erratiques de RP Boo en tombant sur cet étonnant tube baile/garage aux légers accents trance. Ses percussions à la fois sèches et feutrées me ramènent tout de suite à des souvenirs de boum dépravée en banlieue de Los Angeles, entremêlés de glauque et de félicité. Et la vidéo a l’avantage d’offrir des repères pour pratiquer à la maison la danse nécessaire à l’appréciation pleine et entière de ces 2.35 de transpiration/spiritualité (spoiler : c’est un mélange de twist et de bras chewing-gum). Comme je ne suis pas spécialement d’humeur à enquêter plus avant sur Rafael Oliveira et les ramifications de la chaîne Thiago -Maximo (qui réserve néanmoins d’autres bonnes surprises), non plus qu’à disserter sur les nuances de joie que nous offre encore le baile funk, je vous laisse là-dessus.

[édité grâce à Antoine ci-dessous]

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Greg Phillinganes avait joué du synthé sur « Off The Wall » et « Thriller » avant de sortir un album solo qui en 1984 marquerait l’enfance de notre auteur et ami Virgile Iscan, lors d’un été grec passé auprès de cousines qui ne cessaient d’en chantonner certains passages. De Yellow Magic Orchestra à Eric Clapton en passant Quincy Jones, Michael Keaton ou « Buckaroo Banzaï » , retour sur l’histoire d’un disque qui pourrait résumer à lui tout seul le milieu des années 80.

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