La France va mal : quelques disques metal plombants sortis en mars

FANGE Pantocrator
Throatruiner, 2021
Demande à la poussière Quiétude hostile
My Kingdom Music, 2021
Perturbator Death of a Soul
Blood Music, 2021
Worst Doubt Extinction
BDHW, 2021
Seth La Morsure du Christ
Season of Mist, 2021
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FANGE – Pantocrator (Throatruiner)

Éclatement hydraulique ? Croquage à la pince ? Sciage au câble ? Vous avez sonné à la bonne porte. Voilà maintenant huit ans que Fange est l’entreprise de déconstruction n° 1 en France. Mené par Mathias Jungbluth (qui se salit les mains à la tête du label Throatruiner depuis 2010), le trio rennais synthétise un mélange unique de sludge / death metal / industrial / harsh noise avec chant non-hurlé en français. Leur triptyque Purge, Punir, Pudeur vient d’être complété par un quatrième P, Pantocrator. « Tombé pour la France » en est la face A et, bizarrement, ce n’est pas une reprise d’Étienne Daho mais un morceau épique de 15 min 34 qui fait passer l’auditeur par de multiples sensations : haine, dégoût, amertume, aliénation, résignation, exactement comme un discours d’Olivier Véran. La face B s’intitule d’ailleurs « Les Vergers de la désolation » et se rapproche soniquement de l’écroulement des tours Horizons. Je leur décerne facilement la médaille de meilleur ouvrier du metal français.

DEMANDE À LA POUSSIÈRE – Quiétude hostile (My Kingdom Music)

Toujours dans un lexique de ruines et de restes, voici Demande à la poussière, un quatuor du Val d’Oise visiblement fan de John Fante. Quiétude hostile est leur deuxième album et leur registre se situe entre doom et sludge, soit un équilibre délicat entre dépression et désespoir ; plus violent que leurs voisins Hangman’s Chair, mais moins bruitiste que Fange. Comme c’est le cas avec celui de ces derniers, écouter leur album d’une traite représente un voyage au bout de la nuit, ou plutôt une descente au cœur des ténèbres (restons dans les classiques de la littérature) ; l’intro du premier titre, « Un léger goût de soufre », rappelle Integrity, chef de file du hardcore metal des années 1990 qui avait peur des lendemains ; avant de dériver direction le « Bois de justice », puis de respirer sur l’intermède bien nommé « Perdu » et de terminer par « Expiravit » et ses surprenantes notes finales de saxo, certainement jouées par une gargouille pour nous signifier une fois de plus le caractère définitif de la fin, au cas où. Neuf titres pour cinquante et une minutes, envoyez c’est pesé.

PERTURBATOR – Death of the Soul (Blood Music)

Stop les guitares. Le metal synthétique, c’est possible, comme le prouvent certains start-uppers de la synthwave depuis de nombreuses années. C’est ce que fait le jeune prodige nommé Perturbator depuis dix ans (déjà). James Kent, fils du célèbre journaliste anglais Nick Kent et de la non moins célèbre journaliste française Laurence Romance, s’est désormais affranchi des poncifs liés à ce genre bâtard de Bandcamp, au même titre que le deuxième représentant hexagonal du genre, Carpenter Brut. Sur ce premier extrait de son nouvel album à venir, on entre clairement dans une matrice EBM tendance cyberpunk, un morceau en mode commando qui frappe rapidement sans laisser de survivants. Un gros nuage de pluie acide sur Harrison Ford, transformé en boule de flipper par l’incontournable Valnoir dans un clip plus Gaspard Noé que Corynne Charby. Perso j’appuie sur « new ball » à l’infini. (Un second single bien plus désolé que le premier – Depeche Mode meets Darkthrone – est sorti il y a quelques jours. Il s’intitule « Dethroned Under a Funeral Haze ».)

WORST DOUBT – Extinction (BDHW)

Attendu comme Lionel Messi par les amateurs franciliens de moshpit depuis 2017, le premier album de Worst Doubt (qui a perdu son The dans la bataille) débarque enfin tel un moulinet dans le nez. « Est-ce du hardcore ? Est-ce du metal ? C’est la nouvelle vague de violence ! » comme le soulignait le magazine Kerrang dans un article en fin d’année dernière. Et oui, c’est exactement ça. Les meilleurs groupes actuels, encore plus que ceux des années 1990 ou 2000, ont su assimiler les éléments qui rendent le death metal si attractif pour les mettre au service d’un hardcore trapu et belliqueux. Quand on sait que tout ça a en plus été enregistré au Château Vergogne (le Hérouville du hardcore français), on comprend mieux la rugosité de la prod, les riffs sifflés et ce groove saccadé qui siéent parfaitement à l’esprit maraudeur du disque. Un champ lexical proche de All Out War (Dehumanized, Imposter’s Reign, Path of the Blind, Filth in the Wound) pour des morceaux bien plus courts et directs (10 pistes, 24 minutes). L’album est sorti sur le label allemand BDHW chez qui je conseille également Dead End Tragedy ou Slope, dans un registre tout à fait différent. Avec déjà 148 fans sur Deezer, on lui prédit un bel avenir !

SETH – La Morsure du Christ (Season of Mist)

Ce n’est pas que j’ai spécialement quelque chose à dire sur ce morceau, ni que je me préoccupe trop non plus du sort du black metal en période pandémique, mais j’avais simplement envie de mettre en valeur le fait que ce groupe hexagonal légendaire – qui a compté en ses rangs des personnalités aussi hautes en couleur que le « Vicomte Vampyr Arkanes » ou « Faucon Noir » – revient avec un nouveau titre épique, s’il en est, tout simplement nommé « La morsure du Christ ». Putain de Christ zombie. Et c’est surtout pour dire que le label marseillais Season of Mist réussit l’exploit de continuer à sortir des disques intéressants depuis vingt-cinq ans (en vrac dernièrement : Emptiness, Nightfall, Tombs, Saor, etc). Chapeau.

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Manon Torres nous parle aujourd’hui du premier album de Mecano, groupe madrilène que l’on résume à tort à ses deux hits larmoyants (et plus tardifs), ignorant qu’il avait au début des années 1980 incarné l’esprit musical de la fameuse Movida post-franquiste.

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ABBA, les Stones, The Mamas and The Papas et même Kraftwerk : aucun de ces irresponsables baby-boomers n’a été épargné par une bonne petite version électronique d’un de leurs tubes, au cours des décennies qui ont suivi leur heure de gloire.

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