Cinq joyaux du Soundcloud français à moins de 300 plays

RODO "Postillons"
SoundCloud, 2020
REGARDER LES MÉTROS ARRIVER "Première Larme"
SoundCloud, 2021
ADEL FAURE "Automne"
SoundCloud, 2021
Mona Vana "Balek"
SoundCloud, 2021
MAJEUR PLIANT "Portrait"
SoundCloud, 2017
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Musique Journal -   Cinq joyaux du Soundcloud français à moins de 300 plays
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Récemment, je n’ai pas écouté grand chose d’autre que Black Metal 2, offrande de la superstar Dean Blunt à un monde qui, franchement, n’en méritait pas tant. Mais après la 105e écoute de « The Rot » (un morceau si fantastique que je n’oserais même pas me risquer à le décrire), l’envie de passer à autre chose a néanmoins refait surface. Et quand je cherche un truc à écouter, automatiquement, et depuis très longtemps, je vais sur Soundcloud. Avant de scroller mon stream, j’ai toutefois repensé à cette superbe émission radiophonique, diffusée il y a quelques semaines sur Station Station par les gens d’Hyperaction, dont le sujet était précisément la « scène Soundcloud ». En présence de gens magnifiques tels La Copine Flipper, Thérèse Synthèse ou encore le duo Campagne, un bel hommage a été rendu à ce si précieux site, qui accompagne mes découvertes musicales depuis maintenant tant d’années, en soulevant au passage des questions cruciales, du genre : qu’est-ce qu’un morceau soundcloudien ? Ou encore, que revendique la scène Soundcloud ?

Pas évident d’apporter des réponses. Peut-être que ça se passe dans nos têtes avant tout ? J’avoue que la petite bande d’Hyperaction et leurs invités m’ont énormément rassuré sur le sujet, puisque j’ai pu me dire, dans un soupir de soulagement : « Je ne suis pas seul ». Si je devais proposer un embryon de réponse, je dirais que le morceau Soundcloud revendique avant tout un amateurisme brillant, serti d’une indifférence douce et salvatrice. Ces musiciens n’ont pas besoin d’un enregistrement ou d’un mastering de professionnels, mais juste d’un petit cœur dans les commentaires, un « ça déchire » super bien placé. Zéro prétention, (presque) zéro influence, l’authenticité pure et l’envie de rien si ce n’est de diffuser une grosse dose de love à tous les niveaux possibles et imaginables – ou encore inimaginés. Partant sur cette idée, j’ai laissé l’algorithme du fameux nuage orange me prendre par la main et me concocter une sélection effarante de morceaux typiquement soundcloudiens d’une beauté à couper le souffle.

RODO – « Postillons »

Je nique déjà honteusement ma vieille posture underground de méga digger Soundcloud : ce morceau a plus de 500 lectures. Pourtant si vous l’écoutez, vous vous rendrez vite compte qu’il en mérite cent fois plus. « Postillons » va sans doute m’infliger un anévrisme de frustration d’ici peu, une minute et vingt-une secondes étant une durée ridiculement courte pour une aussi belle chanson. À mes yeux, nous sommes devant une pierre précieuse de la pop Soundcloud, quelque chose comme un nuage de bienveillance et d’amour qui vient se poser sur notre épaule. Dans les commentaires, Matéo Pavolédy a l’air de complètement s’immerger dans la chanson, affirmant fièrement : « Moi aussi je pense au vent tous les matins ». En ce qui me concerne, j’ai juste mis « Wow c’est trop beau », parce que, oui, c’est vraiment, mais vraiment trop beau. 31 cœurs et 2 reposts. Injuste.

REGARDER LES MÉTROS ARRIVER – « Première Larme »

Changement de programme, on est ici sur du 65 lectures (à l’heure qu’il est soit 9 h 12 le 23/7/21), autant dire que nous sommes aux premières lueurs de la gloire de l’artiste. Bienvenue, on est ensemble. « Première Larme » nous offre un peu plus de trois minutes d’un « orgue pleureur », certainement un Bontempi, même si je ne suis pas un expert. La mélodie semble calquée sur « Si je ferme les yeux » de Regis Turner, mais en plus lente. Je n’ai pas pu m’empêcher de faire la comparaison mais honnêtement, on s’en fout. C’est somptueux et totalement véritable. À 2 minutes et 20 secondes, le dernier riff de synthé vient se caler sur les deux autres boucles et personnellement, ça me bousille complètement à chaque fois. Les éléments sont alignés pour pleurer, avec l’orgue, toutes les larmes de nos petits corps et c’est très bien comme ça. Pour les vrais fans, il existe une version « anthem » sur YouTube, plus longue, avec un clip et uniquement 11 vues. À ne pas rater.

ADEL FAURE – « Automne »

Zéro info sur Adel Faure, je ne sais pas qui c’est mais heureusement que cette personne existe. Les seize morceaux de son Soundcloud ne résonnent pas tous avec la même efficacité mais ils partagent tous quelque chose de très élégant. Les titres puent la classe (« Partir », « Attendre », « Sieste », « Pluie »), et ça like le catalogue entier de Colombey. Autant dire qu’on est ici en territoire connu. La construction d’« Automne » est superbe à tous les niveaux. Ça démarre tout doux, comme une comptine façon Anne Laplantine, pour mieux nous embarquer ensuite avec un kick super moelleux. Il fait partie de ces morceaux un peu tristes sur lesquels la possibilité de danser peut tout de même s’entrevoir dans une jolie petite écornure. Niveau réaction, on notera surtout un commentaire légèrement exalté, lâchant au calme et avec une certaine légèreté un définitif « nothing will ever be better than this ». Adel Faure, timidement mais avec la plus grande grâce, répondant : « you are exaggerating lol ». Adorable.

MONA VANA – « Balek »

Relativement nouvelle dans le Soundcloud game, Mona Vana va pourtant très vite vous parler si vous êtes un·e amoureux·se des ambiances éthérées, vaporeuses et passionnelles. Entre Paris et Bruxelles, elle propose des balades plus ou moins sublimes, dont le point d’orgue est clairement « Balek », petit joyau downtempo qui me fait frissonner à chaque écoute. Rien de fou au menu, si ce n’est le riff de synthé le plus mélancolique qu’elle a su trouver, un peu de flûte, et ce chant hypnotisant, ruminant l’ennui de la plus belle des façons. Ça fonctionne à plein, forcément. J’en profite pour en placer une pour Emma Besson, autre soundcloudeuse à suivre de près, proposant un travail assez similaire et néanmoins prodigieux sur notre plateforme préférée.

MAJEUR PLIANT – « Portrait »

Alors d’accord, ce morceau n’est plus si récent, mais depuis quatre ans il me hante littéralement. Il est tellement Soundcloud qu’il propose à mes yeux la représentation la plus précise de l’esthétique propre à la plateforme. « Portrait » de Majeur Pliant est une pièce maîtresse d’emosynth lo-fi dans la plus pure et je dirais la plus noble tradition française. Ultra simple (mais jamais simplet), trois notes de synthé envoûtantes et larmoyantes, un monsieur qui a super mal au cœur, et c’est plié. Personnellement, il ne m’en faut vraiment pas plus : je tiens mon classique Soundcloud. Majeur Pliant a 29 abonnés, il se fout clairement d’une quelconque carrière musicale, il ne sortira surement qu’un morceau tous les quatre ans mais une chose est sûre, on sera encore là, sur Soundcloud, pour l’écouter.

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