Bonjour à toustes,
Vous avez déjà remarqué que Musique Journal suivait un rythme plus que flottant depuis plusieurs mois. Comme je l’ai expliqué, j’ai changé de fonction dans ma « boîte », c’est une activité qui m’occupe énormément et je n’ai plus le temps de m’occuper du site autant que je voudrais, ce qui forcément me fait beaucoup de peine. Mais comme il faut bien avancer à un moment, j’ai fini par me laisser convaincre qu’il fallait recruter un.e responsable éditorial.e adjoint.e, une sorte de rédactrice en chef adjointe ou de rédacteur en chef adjoint. Plus exactement je cherche quelqu’un qui serait motivé.e pour assurer mon intérim pour une durée indéterminée, et qui par la suite, si elle ou il le souhaite, pourrait évidemment continuer de faire comme on dit « un bout de chemin avec moi » dans ce projet sans cesse plus freestyle qu’est Musique Journal. Je serai ravi de discuter plus en détails des modalités (flexibles) et de la rémunération (modeste) avec celles et ceux que ça intéresse, mais en gros il s’agira de retrouver un rythme régulier de publications, et donc de me suppléer temporairement dans la sélection, l’édition, la mise en ligne des articles, de rédiger soi-même quelques textes, d’assurer les relations avec les autrices et auteurs des autres textes, même si je continuerai de suivre les opérations, de contribuer et d’intervenir ponctuellement. On peut estimer que ce sera un mi-temps, et que ça durera au moins six mois.
Voici déjà les compétences requises (ÉDITÉ LE 26/1)
– bien connaître (et si possible apprécier) le site, sa ligne, ses formats et ses domaines de prédilection
– être à la fois passionné.e de musique et d’écriture sur la musique
– ne pas être trop fan d’un genre en particulier, ni trop focalisé sur l’actualité, connaître beaucoup de choses même sans être ultra spécialiste, aimer chercher des trucs qu’on connaît pas, d’hier ou d’aujourd’hui
– avoir une pratique régulière de l’écriture (même sans être publié.e)
– excellent niveau d’orthographe et bon niveau d’anglais
– goût de la relecture et de la réécriture
– âge indifférent (Patrick Thévenin bienvenu)
– ne pas trouver que Stromae et Orelsan sont des créateurs hors norme en phase avec leur époque
– école de journalisme pas privilégiée, Sciences-Po : bof bof
– EHESS, écoles d’art, cursus de lettres ou de sciences humaines avec zéro débouchés : oui
– scientifiques ou juristes en reconversion : et pourquoi pas ?
– aptitude à travailler avec une personne parfois peu fiable et peu réactive, qui paradoxalement peut avoir du mal à déléguer, et qui change souvent d’avis et de niveau d’exigence – mais c’est en train de se régler, ce recrutement est le début du healing process
Je serai ravi de discuter avec vous, même si finalement ça ne marche pas. Je suis à l’adresse suivante : etienne.menu@gmail.com
EDIT : MERCI DE M’ENVOYER DES EXEMPLES DE TEXTES QUE VOUS AVEZ ÉCRITS, ET/OU DE ME DONNER QUELQUES EXEMPLES DE TEXTES QUE VOUS AIMERIEZ ÉCRIRE 🙂
DEADLINE POUR LES ENVOIS : DIMANCHE 20 FÉVRIER
En rédigeant cette annonce je me suis par ailleurs fait remarquer que dans la musique francophone le mot travail était associé à des choses pénibles et contraignantes, à une sorte de tripalium contemporain : « Faut qu’j’travaille » de Princess Erika, « Je ne veux pas travailler » de ¨Pink Martini, « Travailler c’est trop dur et voler c’est pas beau », morceau du répertoire cajun repris par Alpha Blondy. J’ai aussi noté que les rappeurs ne parlaient jamais de travailler mais de « taffer » ou de « charbonner », ce qui donne peut-être plus envie d’aller « bosser », je crois, même si « bosser » reste un peu nul aussi. D’ailleurs dans la langue française la plupart des synonymes de « travail » sont tellement déprimants, c’est fou quand on y pense. Genre avoir un « boulot » : avant même de savoir en quoi consiste le dit boulot, on est déjà saoulé par le mot. Pire, il y a ce substantif ultra plombant qu’est EMPLOI, qui contribue très probablement au mal-être des chômeurs auxquels on rappelle tous les jours qu’ils doivent chercher un « emploi », c’est tellement gris comme phénomène lexical, rien que l’entendre ou le prononcer on ramasse, tu m’étonnes que personne ait envie d’aller à ses rendez-vous pôle emploi putain. « Job » est peut-être plus dynamique mais on sent le truc qui va pas durer, c’est trop marqué par les jobs étudiants ou les jobs d’été, les petits jobs, les plans semi-légaux. Et il y a le plus mystérieux « poste », qui semble vaguement plus prometteur car il a l’air stable, mais relou en contrepartie. Je crois que ma situation actuelle c’est ça : j’ai pas exactement un boulot, j’ai un POSTE.
En anglais, il y a certes labour qui fait mal (et qui désigne aussi l’accouchement chez les femmes, comme on dit le « travail » en obstétrique), mais le mot work est quand même beaucoup plus actif, désirable, conquérant, du prime abord en tout cas. Et si je dis ça c’est évidemment parce que, dans la musique américaine, work est associé au corps, à la danse, au son comme métaphore sexuelle ou force libératoire : « Work That Body » de Taana Gardner ou Diana Ross, puis tous les trucs bass ou ghettohouse qui disent « Work that pussy/dick/ass », sans oublier les classiques intemporels que sont « Work It » de Missy, et « Work » de Rihanna et Drake bien sûr, et puis dans un sens sans doute encore plus éloigné il y a l’idée de work it out qu’on entend exprimée chez Willie Hutch, puis chez Beyoncé période Austin Powers Goldmember – une des rares prods des Neptunes pour elle, qui évidemment est superbe mais que j’aime moins que l’ahurissant « Kitty Kat », aussi réalisé par le duo virginien.
Méditons ensemble sur ces questions linguistiques et kinétiques, et puis si jamais vous avez envie de me proposer d’être mon suppléant ou ma suppléante, écrivez-moi, je vous répondrai avec plaisir.