Merci d’avoir patienté et bienvenue dans le retour de Musique Journal

PLAYLIST : LA PATIENCE avec Aurra, Lifetones, Lloyd Cole, etc.
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HELLLLOOO !

Guess who’s back ? aurait dit 50 Cent à ses débuts.

Sauf que Curtis Jackson et moi sommes peu semblables et que je me sens plus proche de Pharrell qui, lui, aurait dit « excuse me » (il disait alors plus exactement « Excuse Me Miss », mais je pense qu’aujourd’hui il ne tenterait plus le « miss ») et que je dois à nouveau vous présenter mes excuses pour ces deux mois de silence, précédés de longs mois de sous-régime des publications dans Musique Journal. Les choses ont été compliquées de mon côté et jusqu’ici je n’ai pas trop pu faire autrement que de laisser ce site en quasi-jachère, ça m’a beaucoup déprimé mais aujourd’hui tout va mieux et les choses peuvent enfin repartir, puisque j’ai trouvé un adjoint pour m’aider au quotidien à diriger Musique Journal : il s’appelle Loïc Ponceau, et il va se présenter ci-dessous.

Mais juste avant, je voudrais dire que j’avais été super content de recevoir plein de candidatures, à peu près toutes hyper enthousiasmantes, après avoir posté l’offre en janvier dernier. Je n’avais pas vraiment prévu que le poste brancherait autant de gens et surtout ça a été l’occasion de rencontrer des tas d’auteurs et autrices potentielles (je vous jure que c’était pas fait exprès). Et ça m’a aussi fait chaud au cœur de me rendre compte que depuis trois ans Musique Journal intéressait pas mal de gens qui jusqu’ici ne s’étaient pas manifestés, et qui profitaient de l’occasion pour me dire qu’ils kiffaient nous lire et qu’ils avaient bien envie de proposer des textes. Bref, je vous remercie toutes et tous d’avoir pris le temps de m’écrire, la vérité ça m’a grave touché de voir s’exprimer comme ça autant de passionnés, de tous âges et tous genres.

Et je laisse donc la parole à mon nouveau bras droit, Loïc, qui aime saluer en disant « yé », interjection dont jusqu’ici je ne connaissais qu’un utilisateur en France : Fabien Pianta, aka Feadz (dont je recommande d’ailleurs à fond les deux EP qu’il a sortis ces derniers mois avec Karlito de la Mafia K’1Fry).

Yé toustes,

Bon, on va direct passer les banalités corporate, où je vous fais part de ma joie (voire de mon ravissement) de rejoindre une « équipe » aussi talentueuse que celle de Musique Journal, mais surtout de « vous » rejoindre, VOUS, chers lecteurs et contributeurs, tout en étant de l’autre côté du « miroir » – même si c’est vrai et assez étrange. 


Rapide exercice de présentation en forme d’inventaire de « patrimoine ». Je m’appelle Loïc Ponceau, j’ai 31 ans depuis quelques jours, je suis ethnomusicologue, musicien (d’ailleurs je suis en tournée là ; concert bien chouette au Data à Marseille avant-hier avec mon ami Vincent Jehanno) et j’édite des choses que je n’arrive jamais à vendre, avec différents labels. Je m’insère dans une multitude de réseaux, comme chacun de nous sur cette bonne vieille Terre, et je vais pas mal aider Étienne dans les prochains mois afin de faire redémarrer pour de bon ce site en semi-sommeil depuis trop longtemps, donc on se croisera sûrement au détour d’un article que j’aurais écrit ou d’un autre que j’aurais édité.

Dans mes textes, je vous parlerai de choses que j’aime, tantôt faites par des gens que je ne connais pas (comme Neil Young, David Behrman, Nick DeCaro ou Steven Feld), tantôt par des gens que je connais et même avec lesquels je joue : de leurs pratiques et réalisations, d’expériences sonores toujours singulières et de ressentis perso, en essayant d’en tirer des trucs un peu collectifs. On parle mieux de ce et ceux qu’on aime, et je pense qu’il est important d’ancrer et de lier nos pratiques, nos affects, nos relations, nos vécus. C’est ce que j’essaye de faire – penser ensemble tout cela – notamment dans le cadre de ma thèse, où je m’intéresse aux processus, réseaux et pratiques du “faire soi-même” et de l’autogestion musicale dans les localités (je reviendrais dans un autre papier sur ce que ce terme recouvre pour moi,  je pense ; c’est pas encore super net, et c’est ce qui me plaît, en fait) qui m’entourent et m’habitent, que nous tissons.

Ce n’est pas du copinage, c’est carrément de l’amour : et j’essayerai de vous convaincre à chaque fois, sans jamais cacher ce qui peut me lier au sujet dont je parle. C’est un peu ce qu’Étienne fait déjà avec Musique Journal en fait, et c’est d’ailleurs pourquoi j’ai commencé à lire le dit journal en ligne, alors qu’en tant qu’ethnomusicologue un peu péteux je considérais jusqu’ici la critique musicale comme un truc assez désincarné et/ou creux, ne m’apportant en tout cas pas grand-chose pour appréhender le monde. La musique se compose également de sons, de gestes, d’interactions et relations diverses, de représentations, de mythes plus ou moins ordinaires ; et que pour en parler, il faut tout prendre ensemble. 

Voilà, ce fut rapide mais on pourra approfondir par la suite ; enchanté, en tout cas, on se capte bientôt !

Merci beaucoup, Loïc !

Pour ce jour de rentrée, on va rester en mode « prise de contact » et on ne va pas tout de suite écrire sur un disque entier. En revanche pour vous remercier d’avoir attendu si longtemps, je vous propose d’écouter différents morceaux évoquant cette vertu qu’est la patience. J’ai choisi des chansons d’époques et d’horizons divers : j’ai notamment découvert au passage que Charles Bullen, bassiste de This Heat et Lifetones dont j’ai déjà parlé ici, avait à quinze ans d’écart enregistré deux morceaux différents tous deux appelés « Patience » – un d’abord avec Lifetones, et puis un autre avec Mystic Red Corporation, groupe dont j’avais jamais entendu parler et qui reste dans la sphère dub chère à Bullen, avec un son plus high-tech. Sur le morceau en question il y a un solo de guitare sèche, il y a de l’ambition mais ça fait profil bas en même temps, les éléments vibrent mais on peut pourtant méditer, la prod enveloppe tout en cognant, je suis ravi de cette découverte (Edouard Isar connaissait déjà sans doute). J’ai aussi glissé un morceau de Lloyd Cole – aka « le Lloyd » comme on disait paraît-il du côté d’Avignon à la grande époque – avec les Commotions, ou un morceau de mes chouchous disco-funk d’Aurra (dont j’ai aussi déjà parlé ici), ainsi qu’encore un autre, sobre et mélancolique, signé par un quatuor féminin R&B 90s qui s’appelle Assorted Phlavaz. Plus une chanson soul sud-af de 88, ce qui me fait penser qu’il faut absolument qu’on reparle bientôt d’Amapiano ici.

Bref, merci encore d’avoir eu la gentillesse de me laisser le temps de m’organiser, et avec Loïc on vous dit à demain !

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