Ami·es de la permanence estivale de Musique Journal ! Aujourd’hui, il fait chaud. Un jour encore. Je pense l’avoir déjà répété des centaines de fois – cette année / en ces lignes / avachi et presque liquide dans mon canapé –, et je crois même que je me répète dans l’annonce de ce processus de répétition, l’enfer. Bref, je ne sais pas pour vous, mais perso j’ai assez peu bougé cet été. Je me suis évidemment reposé tout en recevant du monde ; j’ai pas mal rigolé aussi, tout en m’interrogeant sur l’espérance de vie de l’empire nord-américain ; ai pris l’air et la mer, recommencé Red Dead Redemption II, fait un break ethnomusicologique (un peu), tout ça sans dévier de mon rôle de vigie musicale indolente, ou si peu que je n’ai pas à en rougir ; et puis, des Pays-Bas à Hawaï, de Tété à Amber Meulenijzer, on a quand même bien baroudé – musicalement, du moins.
De toutes les façons, j’espère que toustes, vous avez pu vous reposer de ce monde de dingue, kiffer tout autant de ce dernier, trouver l’amour fugacement ou non et que sais-je encore ! Et pour vous remercier très fort de votre fidélité à toute épreuve – ce n’est pas grave si vous avez loupé des épisodes, je ne dirai rien –, vous, mes mélomanes agoraphobes et/ou débonnaires, j’ai décidé aujourd’hui de vous concocter un petit mix fantaisiste, prenant à rebours la progression usuelle de la période fun et caliente que nous vivons actuellement ; c’est à dire début dans le blues vicié de la rentrée, passage par la torpeur magique de la farniente et clôture dans une apothéose pop stritcly good vibe façon camping italien juteux. Une summer reverse, en somme.
En fait, c’est un peu plus complexe que ça. Il faut absolument que je dise, car je suis très fier de cet accomplissement qu’après deux années d’égarement nonchalant, j’ai ENFIN pu récupérer un lecteur cassette digne de ce nom ! Oui ! Mais la contrepartie à cette joie immense, c’est qu’il y a à peu près une étagère entière, de taille raisonnable mais quand même, qu’il me faut maintenant écouter. L’épreuve n’est pas herculéenne mais pas loin, et en même temps, je ne vais pas bouder ce plaisir légèrement masochiste. Dans une fièvre de c60, j’ai donc décidé de puiser dans ce nouveau vivier afin de vous composer un truc select et décontracte à partir de trois cassettes découvertes pas très longtemps avant vous, mais sur lesquelles j’ai énormément spéculé.
Dans l’ordre d’apparition, nous avons donc : la face d’une tape de Venimeuse, musicien·ne rencontré·e dans un concert, dont je tiens cet objet et de qui je ne sais rien, si ce n’est que sa musique, usinière et étrangement naturaliste, cartouche la tête ; plusieurs chansons de Hoāng Oanh, chanteuse vietnamienne que j’affectionne particulièrement, découverte via une cassette chopée à Emmaüs ; et pour finir, une petite sélection de mes morceaux préférés de la compilation abusément cheap et glorieuse 16 Rounds (toujours Emmaüs), rassemblant des hits transalpins de l’année 1981 – il y a de tout, du hard mélodique et sensible, du disco salace, du slow américain, et même LIO, ça me fait tellement plaisir cette ambiance !
Tout ça se tient dans son hétérogénéité sans être fignolé outre mesure, je ne crois pas être tombé dans le truc de digger chiant et élitiste. C’est plutôt une dérive pépère pour finir l’été scolaire et démarrer l’été indien, une heure qui parle de la peau qui colle, de sentiments mélangés et exacerbés, d’une langueur par nature contre-productive.
Une belle écoute à toustes, ce fut un réel plaisir de vous accompagnez durant ces deux mois, restez hydraté·es et bien mollasson·es au boulot !
liste des morceaux :
Venimeuse – Face A
Hoāng Oanh – Neu Hai Dua Minh
Hoāng Oanh – Canh Buom Chuyen Ben
Hoāng Oanh – Tha La Xóm Dao
Hoāng Oanh – Tình Tôi Vói Nguòi
Hoāng Oanh – Em Vê Vói Nguòi
I Pooh – Inca
Lio – Amicalement Vôtre
Visitors – V-I-S-I-T-O-R-S
Loredana Rancati – Ancor Di Più
Nikka Costa – (Out Here) On My Own