Alors qu’on célébrait le 14 avril dernier les 10 ans de la disparition de Peter « Steele » Ratajczyk, leader du groupe américain Type O Negative, et alors même que Glenn Danzig vient de sortir un album de reprises d’Elvis (eh oui), le moment semble opportun pour se replonger dans les fascinantes adaptations entreprises par feu Steele, le plus célèbre crooner du metal américain. Durant les vingt ans d’existence de Type O Negative (1990 – 2010), Peter Steele et Josh Silver, deux amis d’enfance du quartier de Midwood, à Brooklyn, se sont employés à créer un mutant sonique. Dans la cave-studio de leur leader, entre ses livres de chimie et ses haltères, ils ont plongé le tempo dans le coma, lutté avec les forces gravitationnelles, multiplié les couches de synthés, les expérimentations visuelles comme sonores (sur leur album le plus vendu, ils ont utilisé une batterie programmée parce que ça sonnait mieux, sacrilège !), bref, ils ont réalisé ce qu’aucun autre groupe de leur scène n’avait effleuré auparavant. Nourri d’influences à la fois hardcore, goth, industriel, doom, mais surtout pop et rock, T-O-N se rêvait comme un compromis moderne entre les Beatles, Black Sabbath et Sisters of Mercy. Et ils ont réussi. Leurs albums publiés par le label Roadrunner dans les années 90 ont assuré la légende du groupe, en parallèle des frasques de leur chanteur-bassiste plus-grand-que-la-vie, racontées par ailleurs dans l’excellente biographie de Jeff Wagner (traduite chez Camion Blanc). Ces types patibulaires ont prouvé à des dizaines de milliers de personnes que le metal pouvait produire des putains de tubes, être à la fois complexe et efficace, drôle sans être potache, épique sans être grotesque. Et ce, même jusque sur le plateau de Nulle Part Ailleurs, l’émission phare de Canal+, souvenez-vous. Ce qui m’amène à rebondir sur une autre émission fameuse de la décennie 90, Headbangers Ball de MTV, au cours de laquelle l’animateur Riki Rachtman recevait un groupe et présentait des clips tout en bavardant avec eux. Lorsqu’il a reçu Type O Negative, il a presque ricané lorsque Peter Steele a annoncé que « Summer Breeze », peut-être un de ses morceaux les plus mémorables, était en fait une reprise de Seals and Crofts, duo de barbus soft-rock. Pas très snowboard comme influence ! Ceci résume parfaitement la vision de Type O Negative ainsi que leur mot d’ordre : « Nous aimons frapper la tête de nos fans avec une masse recouverte de fourrure. » Un groupe de grands sensibles qui a toujours écouté son cœur, suivi son inspiration, en dépit des modes et des directions artistiques. Sans plus attendre, découvrez donc comment le quatuor s’est employé à revisiter les classiques du rock dans des versions plus moins chopped & screwed. Amusez-vous ensuite à les comparer avec les originales – de Neil Young, des Beatles, Hendrix ou Deep Purple –, vous serez étonnés de les trouver toutes fades !
Type O Negative : l’art de la reprise
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Comme quoi c’est possible de faire un classique du rock section loisirs
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Slide guitar, synthés et vieux-Paris : écoutons ensemble le grand Cyril Lefebvre
Guitariste toulousain fanatique de John Fahey, Cyril Lefebvre a sorti à la fin des années 70 plusieurs albums qui slident avec grâce entre les genres et les humeurs, dont un intrigant album mi-français mi-américain, intitulé Cocaine Blues.
