Aujourd’hui je vais brièvement mais chaudement vous recommander trois nouveautés de dance music contemporaine.
La première est un deux titres avec une pochette géniale sorti par la productrice hardcore new-yorkaise Kilbourne sur le label parisien Casual Gabberz. Je serai transparent, je n’ai pas du tout grandi avec le hardcore mais là ça me parle à fond, je ne sais pas exactement pourquoi, je trouve ça hyper vivant, destructeur mais constructif, un mélange de fun et de ténèbres qui me fait du bien. Ça ne m’a pas l’air d’être du hardcore arty pour les gens qui n’en écoutent pas, c’est juste pertinent et bien fait, quoi. J’ai aussi bien aimé son mix pour Discwoman, c’est bête à dire mais cette musique décuple sa puissance quand elle est mixée et que la narration est extended. Et puis tant qu’à faire allez aussi tester les sorties de Casual Gabberz et si ça vous plaît mettez un peu la main au porte-monnaie via leur Bandcamp car ce ce n’est pas avec Spotify que ces jeunes artistes vont pouvoir payer leurs factures.
Le deuxième disque colle beaucoup plus avec ma « culture » puisqu’il s’agit du dernier EP de Nicolas Chaix aka I:Cube. Que vous dire, le mec est toujours un des meilleurs, il ne perd pas du tout son pouvoir magique et ces trois morceaux enregistrés live sont des sortes de DJ tools hyper haut de gamme. Ils sont tous mortels mais j’ai une préférence pour le 2 qui intègre des hurlements de joie tournant à l’effroi (je me demande si c’est un vrai club crowd qui se met à paniquer), avec une ambiance « et si Rollin & Scratchin avait été un classique néo-disco ? » qui ne pourra que séduire les plus sensibles d’entre nous. On rappelle par ailleurs que le « M » Megamix d’I:Cube (un continuous mix constitué uniquement de morceaux spécialement composés par ses soins, et qui remontent toute l’histoire de la house et de la techno) reste toujours un des disques les plus exceptionnels de la dance music du 21e siècle – et vive la France !
Troisième choix sans surprise puisque c’est une sortie Apron signée Byron The Aquarius, un habitant du sud des Etats-Unis qui néanmoins collabore régulièrement avec le patron anglais du label, Steven Julien. On quitte la stricte dance music électronique pour rejoindre les ambiances « funky boomer » auxquelles Apron nous a habitués. Franchement c’est ce qu’on appelle un « très gros EP », un super moment d’hédonisme, il y a du fruit, du corps, de la longueur et surtout du choix (ça va de le néo-house east coast à la psychédélie moodymanienne) et de quoi exécuter des beaux pas, voire de taper des arrivées fracassantes dans l’endroit de votre choix sur l’intro de « Girls Girls Girls » (qui n’a rien à voir avec le tube misogyne OKLM de Jay-Z de 2001 que je vous invite néanmoins à réécouter au passage). Je m’aperçois par ailleurs que Byron s’apprête à sortir un autre disque dans les jours qui viennent avec un groupe live.