Rural Internet chante le music-hall de la chute ambiante

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Bandcamp, 2021
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tenter de faire ses adieux au music hall de la chute ambiante. retrouver un enfant sur lequel on a craché toute sa vie. lui donner un gentil câlin. pardonner son corps. pardonner son coeur. retrouver, non, trouver une solidité partielle ou totale. ne plus s’empoisonner. « je suis un poison ». la maladie ou le trouble est un bout du poison qui circule dans les veines et dans les artères, ça repointe vers le coeur et ça le bouffe tout cru. trouver le courage de faire. de dire. d’agir. pardonner aux greluches (peu importe leur assignation de genre) paumées qui font des choses inconséquentes. je fus la greluche, je suis à même de comprendre. la colère comme un gros raisin bien juteux sur le point d’exploser. marcher dessus, faire couler le jus, le sang, sur les pieds et partout autour. ramasser la peau et l’enterrer avec tout un cérémonial. c’est important. baffer la greluche, lui faire comprendre que le monde est comme il est mais que c’est pas une raison pour faire gonfler les grains de raisins à ce point. les grains de raison ? je sais pas. pardonner un jour quand on aura tout trié à l’intérieur des artères. j’ai le cerveau qui fait des bulles de malabar. A. t’es où déjà ? viens prends moi la main. inviter son petit enfant intérieur à s’assoir sur ses genoux. le consoler et lui dire que « ça va aller ». c’est pas toujours vrai mais l’important c’est d’y croire. putain RURAL INTERNET c’est vraiment bien inspirant de bon matin. 


Des prods qui vont dans tous les sens, UK, dubstep, dub, rock, des prods à dix têtes, comme un hydre fluo. Un trio mi-australien mi-américain, trente fois plus de possibles musicaux. Charlotte Crosby présente sur tous les tracks, flow fluide et sans limites, elle crie super bien. Doin’ fine et Zombae complètent l’équipe. Des sons de cloches tout nuls, digital revival et en même temps son du futur. Le futur du passé mais pas que. Pop désossée, je pense à The Go! Team parfois, pas souvent mais pour le côté joyeux bordel épique. Sauf qu’ici y’a ni queue ni tête apparente. Parler des addictions, des amours bancales, le crier ou le rapper. Ah tiens un son de synthé tout naze encore, mais c’est génial ! Pourquoi c’est génial à ce point ? Ah, parce que ça résonne dans tous les sens. Iels ont pris le concept de musique, le concept d’album, même le concept de prod certainement. Iels ont du avoir une cartographie mentale représentant « les genres musicaux depuis 1991 », et là iels ont saisi le bélier, gros coup dans la porte en bois qui pèse 2 tonnes et demi, et explosion sidérale. Y’a des bouts de tout qui se sont éparpillés partout, on ramasse, tiens on va recoller ce bout d’electro avec ce bout de rock, ça fait une forme bizarre mais c’est cool. Ça résonne aussi sûrement avec une pensée du moment. Ça résonne avec la liberté de faire et d’exécuter la musique sans se poser de questions, sans se dire « tiens si je faisais du hip hop ? ». Je suis sûre qu’iels se sont dit ça, peut-être pendant 7 secondes, et puis au final on se retrouve avec un gros paquet de bonbons Haribo, genre multi cocktails avec différentes doses de sucre, le sucre qui pique le bout de la langue mais qui adoucit le cerveau. Franchement, allez écouter, moi je comprends pas ce que j’entends mais je comprends ce qu’iels essaient de me dire, et c’est super. 

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