Une très bonne fête à tous les Etienne !

Guesch Patti "Etienne" (Dance Mix)
EMI, 1988
Etienne Daho "La ballade d'Edie S."
Virgin, 1985
Saint-Etienne "Duke Duvet"
Heavenly, 1993
Rachid Bahri "Lolo de Rio" (textes d'Etienne Roda-Gil)
CBS, 1977
Écouter
YouTube
Écouter
YouTube
Écouter
YouTube
Écouter
YouTube
Musique Journal -   Une très bonne fête à tous les Etienne !
Chargement…
Musique Journal -   Une très bonne fête à tous les Etienne !
Chargement…
Musique Journal -   Une très bonne fête à tous les Etienne !
Chargement…
Musique Journal -   Une très bonne fête à tous les Etienne !
Chargement…
S’abonner
S’abonner

En ce lendemain de Noël nous fêtons les Etienne et donc, comme c’est ma fête, j’ai décidé de sélectionner quelques morceaux en hommage à ce prénom qui, je crois, signifie en grec « le couronné ».

Le tube de Guesch Patti est sorti en 1987 et sans exagérer je dirais qu’il a un peu pourri ma vie d’enfant à l’école primaire, les gens me le chantaient tout le temps, et en plus il y avait ces textes kinky que je ne comprenais pas tellement mais dont je sentais qu’ils tramaient un truc pas très clair. Et puis la voix de Guesch était horrible, ce côté Annie Girardot qui chante achevait de me déprimer. De longues années plus tard, j’ai réentendu la chanson dans un contexte où je ne pouvais pas la zapper : pour la première fois je l’ai écoutée attentivement, sans lui en vouloir, et je l’ai trouvée très réussie, les synthés sont bien, la ligne de chant aussi, et l’ambiance aérienne est presque un peu Grace Jones à Compass. Je me suis dit que j’avais peut-être souffert du succès de ce hit mais que Guesch, qui avait déjà 40 ans et une longue carrière de danseuse contemporaine derrière elle à la sortie du titre, en avait sûrement, elle aussi, pâti (no pun intended, je vous assure, mais c’est vrai que ça tombe bien). Et j’ai ensuite découvert sa version extended, plus dépouillée (qui rappelle You’re Under Arrest, édité la même année) et que je vous recommande donc ici.

Je vais me la jouer Laurent Boyer deux minutes et vous raconter que lorsque j’ai interviewé Etienne Daho il y a quelques mois pour GQ, il m’a dit lui-même avoir un peu subi à l’époque de Guesch la blague virale autour de son tube. Je me suis permis d’objecter qu’il avait peut-être un peu moins morflé que moi puisqu’il était déjà un adulte, qui plus est une pop star, mais bon, bref, ce que je sais que c’est qu’il a ensuite écrit pour elle les paroles d’une chanson qui s’appelle « Blonde » en 1995. Il faut aussi bien dire que j’étais à l’époque plutôt content qu’on me fasse la blague « Tu t’appelles Etienne ? Etienne Daho ! » plutôt qu’on me chante « Tiens-le bien ! ». Et j’ai donc choisi, pour le remercier lui et son œuvre, un titre légèrement méconnu de son catalogue qui n’était sorti qu’en face B de « Tombé pour la France », qui a ensuite figuré sur l’anthologie Dans la peau de Daho avant d’être adjoint à la réédition de La Notte la Notte en 2014. Mention spéciale à la ligne de basse slappée funky chic qui pourrait presque annoncer « Intro » de Braxe et Falke.

J’étais donc aussi très fier en apprenant que Daho avait fait un EP avec Saint-Etienne en 1995. Je ne vais pas m’étendre sur la musique du trio anglais, si ce n’est qu’elle est pour moi une des preuves absolues de la magie de l’art pop dans ce qu’il a de plus accessible et sublime à la fois. Je me contenterai donc de poster ce morceau instrumental qui semble comme arraché à une plus longue cavalcade cinégénique et club-friendly, et au titre cute et mystérieux : « Duke Duvet ».

L’autre grand Etienne de la musique française c’est le parolier Etienne Roda-Gil, dont je ne suis pas expert, pour tout vous dire, mais dont je sais qu’il a écrit pour un chanteur trop méconnu aujourd’hui, c’est Rachid Bahri. Cet Algérois a sorti pas mal d’albums oscillant entre funk hyper bien joué (avec notamment la fameuse section rythmique Sauveur Mallia / Pierre-Alain Dahan, mais aussi avec Steve Winwood ou David Gilmour) et variété jazzy-soul très bien produite. Roda-Gil n’a travaillé avec lui que sur certains disques, mais il a notamment signé les textes de « Elle est fidèle », une chanson dont certains passages ne tiendraient pas longtemps sur Twitter aujourd’hui, et ici de « Lolo de Rio », qui à l’inverse sonne comme une diatribe proto-woke contre la transphobie. Je reviendrai sûrement sur la carrière de Rachid Bahri, dont la voix rocailleuse et naturelle est capable d’incroyables nuances.

Voilà, Musique Journal va maintenant faire une petite pause jusqu’aux premiers jours de janvier. Passez de bonnes fêtes, surtout si vous vous prénommez Etienne.

Douze rétrospectives du nouveau passé

Dernier épisode des bilans Musique Journal avec aujourd’hui notre catégorie-reine : celle des anthologies. Un marché qui a brillé plus d’une fois au cours des années 10, en exhumant des mondes entiers de merveilles inconnues enregistrées jadis, et qui nous ont donné le pouvoir d’illuminer nos mélancolies. 

Musique Journal - Douze rétrospectives du nouveau passé
Musique Journal - Quand il oublie d’être sombre, ce rimeur se fait anachorète en mission pour l’ornement

Quand il oublie d’être sombre, ce rimeur se fait anachorète en mission pour l’ornement

Gilbert Laffaille n’est ni Mallarmé ni optimiste de nature, mais cela ne l’a pas empêché de se voir traversé par les Muses pour « Kaléidoscope », ballade épurée et prospère.

Vous entrez dans une zone de ralentissements

Musique Journal a la joie d’accueillir un nouveau contributeur du nom de Thibaut Cessieux qui nous parle d’un mix de Jita Sensation, duo membre du collectif Bruits de la Passion. Il en profite pour évoquer la « slow-dance », ce style musical à tempo raisonné qui depuis quelques années séduit toujours plus de danseurs et danseuses. 

Musique Journal - Vous entrez dans une zone de ralentissements
×
Il vous reste article(s) gratuit(s). Abonnez-vous pour continuer à nous lire et nous soutenir.