Quelques nouveautés françaises pour capturer l’évanescence de la fin d’été

BabySolo33 PCS
Jeune à jamais, 2022
Poupie Hors Piste
Island Def Jam, 2022
Melody’s Echo Chamber Unfold
Domino, 2022
Rad Cartier, Lazuli Thermal Zook (feat. Lala &ce)
La Ligne Bleue, 2022
Fishbach Dans un fou rire
Entreprise, 2022
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Musique Journal -   Quelques nouveautés françaises pour capturer l’évanescence de la fin d’été
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Difficile de décrire l’étrange nostalgie de la fin août et du début septembre, qui toujours nous saisit alors même que les cartables ont été donnés aux petits neveux ou à Emmaüs depuis des décennies. Ce petit quelque chose de mélancolique dans l’air, le soleil qui se couche plus tôt, les bonnes résolutions (ou non) de rentrée qui arrivent au petit trot dans les cerveaux. Pour appréhender la transition, voici cinq titres français sortis avant ou pendant l’été, tantôt légers, tantôt poignants, tantôt les deux à la fois, quelques vibrations pour accompagner le changement de saison à venir – et tenter maladroitement de figer, le temps d’une poignée de minutes, une insouciance estivale, illusoire sûrement, mais nécessaire, profondément.

BabySolo33 – PCS 

Chanson de rupture pour BabySolo33, la rappeuse bordelaise qui ne cesse de m’enchanter. Une production tête dans les nuages de UnfamousLouie, et un texte simple et franc, très imagé (« Je t’ai dit au revoir avec classe / Y a le gloss à terre qui s’éclate ») porté par la voix de Giulia, une voix spectrale et souvent enfantine, curieux mélange qui repousse toujours un peu plus loin le décor de son teen movie permanent. 

Poupie – Hors Piste 

Ici, pas vraiment de refrain, mais un titre déclamatoire, pour raconter l’arrivée à un certain sommet (de reconnaissance, de succès) et cette impression de n’avoir rien vu passer du voyage, avec la perte de repères qui peut s’en suivre. La mélancolie du succès. 

On pourra penser ce qu’on veut de Poupie, l’accuser de nombreux torts qui n’en sont pas vraiment (la participation à certains télé-crochets, son côté lunaire et rien à foutre, Lorenzo en largement plus supportable, j’en passe), il n’en reste pas moins une qualité d’écriture remarquable, un flow déroutant, une voix légèrement éraillée, et une certaine facilité à péter en mille morceaux la moindre tentative de cloisonnage. 

Melody’s Echo Chamber – Unfold 

Mélodie Prochet continue son petit bonhomme de chemin, et mine de rien, s’apprête à fêter ses 10 ans de carrière musicale. Pour célébrer cet honorable cap, une réédition de son premier et excellent album éponyme, ainsi qu’une collection de titres restés au rang de démos pendant toutes ces années, et qui vont enfin trouver un format à leur hauteur sous la forme d’un disque, attendu pour le 30 septembre prochain. Trépignons (ou pas, mais moi, oui), car le premier extrait est une douce et petite épopée, avec des chœurs qui font « pa pala pala palaa », parfait pour chantonner cheveux au vent sur le siège passager.

Rad Cartier, Lazuli – Thermal Zook (feat. Lala &ce)

Lumineux est le maître mot de ce single aux résonances solaires donc, ambiance petit mojito dans la pistache avec les copain·e·s. Une basse lourde comme les orages de fin d’été, la voix quasi cristalline de Lazuli, rappeuse d’origine chilienne, qui enrobe la production comme le sucre sur les fraises fraîchement cueillies. C’est malicieux et très sexy. 

Fishbach – Dans un fou rire 

Alors là, il suffit simplement d’écouter. 

« J’sais plus quoi dire, j’ose plus sortir / J’voudrais qu’on m’laisse tranquille, le temps de vivre » 

C’est Balavoine et Catherine Ringer en même temps, roulés dans une ligne mélodique qui traverse les 4 minutes, la voix puissante et ébréchée, l’effet faussement ritournelle, ça regarde vers les années 1980 avec tendresse, les années 1990 avec douceur, et surtout ce présent toujours plus déroutant. 

Quatre très beaux disques récents et tristes que m’a conseillé mon ami et collègue Hervé Loncan

Le spleen contemporain est en état de grâce en ce moment dans l’audiosphère : en témoignent les dernières sorties de labels spécialisés en déprime noble comme Plaque, Mammas Mysteriska Jukebox, Latency ou Low Company. 

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Clôturons cette semaine digne d’un mauvais film catastrophe avec encore un peu de danse, et un autre film, mais ethnographique cette fois, où le monarque taiseux d’un royaume sur la fin se voit célébré par ses épouses dans un rituel dont la sobriété n’entrave pas l’intensité.

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On découvre un groupe de Leicester, In Embrace, qui dans les années 80 a sorti un premier album de pop DIY très porté sur le rythme, la nature et le sentiment d’infini.

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