Ce punk allemand collectionnait les fiches Wapiti !

PYROLATOR Wunderland
Ata Tak / Bureau B, 1984 / rééd. 2013
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Ça fait plusieurs années que j’écoute ce très bel album dont les deux principales caractéristiques sont de s’adresser à la fois aux petits et aux grands et de proposer une voyage synthétique dans un monde merveilleux – d’où son titre de Wunderland –, quoique contrasté. Pyrolator est le principal pseudo de Kurt Dahlke, un Allemand qui a très brièvement fait partie de DAF avant de fonder Der Plan, groupe majeur de la new-wave germanique (la Neue Deutsche Welle comme on l’appelle là-bas) et de poursuivre, seul ou accompagné, une carrière riche et éclectique qui l’a notamment amené à à participer à la bande-son de la cérémonie d’ouverture des jeux de Séoul en 1988 ou à fonder l’excellent label Ata Tak. Sur Wunderland, il cultive une fantaisie à la fois romantique, mignonne et pince-sans-rire pour déployer sous nos yeux un univers végétal et animalier (on entend plein de cris sortis de la jungle ou de la savane, et le morceau d’ouverture s’appelle “Im Zoo”, soit “Au zoo” en allemand) plutôt accueillant. Ça peut rappeler la superbe B.O. de Chatran par Sakamoto mais à d’autres moments Dahlke vire vers des choses plus dramatiques mais non moins juvéniles, qui annoncent avec une décennie d’avance les envolées d’Aphex Twin ou de Mike Paradinas. 

Les relatives limites techniques de l’époque donnent au disque ce côté légèrement scolaire et méthodique que peut avoir la library des mêmes années : une mélodie à la fois, pas trop d’éléments superposés, une unique émotion bien déterminée par titre, mais sans que ça fasse non plus ras-des-pâquerettes, au contraire, on sent une intention très précise, subtilement pensée. C’est sûrement parce que Kurt n’était pas juste un faiseur et qu’il avait déjà derrière lui quelques années d’expérimentations punk. C’est aussi un disque qui permet de se rendre compte qu’en 1984 les mêmes synthés pouvaient servir à la fois à faire de la musique de jeux vidéos (“Ein Herrenzimmer In Schottland”), de l’habillage de pub (“Große Welt, Kleine Welt”), de la teenpop à la Madonna (le titre “Der Geruch Der Stadt”) ou donc de la proto-techno/IDM (“Gespräch Mit Der Erde”). Ou disons, pour être plus exact, que ces outils n’avaient en 1984 pas encore complètement déterminé leurs usages et qu’on pouvait donc trouver, rassemblés sur un même album un peu confidentiel en RFA, toutes ces couleurs et directions qui seraient ultérieurement bien plus distinguées les unes des autres. 

En tout cas, ça reste après toutes ces années un disque d’exploration au sens propre comme au figuré, puisqu’il nous fait visiter un monde imaginaire à travers un jeu sur les sons qu’on devine à la fois jouissif et méthodique de la part de Dahlke. Et si vous vous sentez d’humeur plus délictueuse, vous pourrez toujours aller écouter ses albums précédents, Inland et Ausland, qui évoluent dans un registre plus minimal-synth/new-wave DIY. Mais en attendant, Wunderland est pour moi un parfait album hivernal d’intérieur boisé, mais pas forcément puriste du bois ancien patiné, plutôt genre parquet vitrifié dans vieille maison, ou moquette fatiguée avec meubles colorés. Bon weekend à toustes ! 

Quelle musique ne pas écouter lorsqu’on a de la fièvre ?

Aujourd’hui, à la suite d’une grippe, Musique Journal ne peut vous proposer autre chose qu’un court post autour de l’impossibilité d’écouter des chansons quand on a de la température.

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Malgré un titre racoleur, aucune trace de la célèbre Françoise ou des non moins fameux anars de Colombie-Britannique dans cet article. Pas de panique, vous n’avez pas perdu au change : notre chère Aurore convoque deux autres mavericks américains du punk spécialité émotions et immédiateté (Hüsker Dü et Fugazi), ainsi que l’esprit éternel de la jeunesse occidentale qui en a vraiment ras la casquette.

Twee pop avec forte fièvre et légères hallucinations

Quelque part entre la bande originale d’anime japonais, la saillie onomatopéique du BBC Radiophonic Workshop et la perfection pop des Zombies, avec en bonus un gros chien dans le titre et un gros chat sur la pochette : Alice Butterlin nous présente aujourd’hui l’album A Big Dog.n de Jody & the Creams, l’un des multiples projets du trop méconnu Alan Jenkins, sorti en 1990. 

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