Il y a bien des lunes, Marc-Aurèle Baly avançait, assuré, que les performances bruitistes et synthétiques du duo formé par Jo Tanz et Laurent Gérard comptaient parmi les plus belles choses à entendre en France – sans que cela ne justifie pour autant une béatification de ses auteurs. L’Histoire lui a évidemment donné raison.
Le sirocco de la révolte vous met les chaleurs ? On vous propose d’entretenir tout ça avec deux albums, étourdissants d’un psychédélisme brut, réalisés au tournant des années 80 par une équipe d’Hawaïens exaltés, menée par un certain Howard Nishioka.
En synchronisation avec un numéro du zine Groupie qui leur est consacré, Musique Journal vous propose aujourd’hui d’écouter les chansons de Yannick et Brandon, duo réunionnais queer qui réussit le rare exploit de faire de la musique à la fois drôle et militante, fun et engagée.
La pop, évidemment ; l’expérimentation à tout-va, idem ; mais quid de se retourner le crâne avec les mêmes objets sonores, réalisés exclusivement avec les fréquences-test d’un sampler, pendant 25 ans ? Après T-Pain et Tweet, Loïc Ponceau s’intéresse aujourd’hui à la musique de la mythique Sachiko Matsubara, avec 3 disques illustrant la variété d’une pratique que l’on pourrait penser a priori monolithique.
Frapper vite et dur : c’est le projet de l’“autre hardcore” de Yann Dub et Explore Toi, musiciens français auxquels les éditions Gravats consacrent une rétrospective, Nation de la Boue. Un disque posant les contours d’un univers musical qui ne transige pas, refuse, et prend l’autoroute techno à contresens.
En ce jour de deuil national britannique, on part pour Newcastle écouter une platiniste issue de la scène free/improv/expé/sans étiquette, qui se plaît à hacher tout ce qui lui passe sous le crossfader et notamment, dans sa pièce Wolf’s Tail, la voix d’une autre célèbre défunte anglaise : Margaret Thatcher.
Pour enfoncer un peu plus le clou de cet été thermostat 1000, tentons une variation non pas autour de la langueur estivale, mais de la lourde et insidieuse chaleur de notre étoile, avec deux albums réalisés par les guitaristes du mythique groupe néo-zélandais Dead C : 21st Century Field Hollers And Prison Songs de Bruce Russell, et Electric Guitar de Michael Morley.
Thomas Dunoyer de Segonzac monte à bord de la célèbre citadine Renault, où la Galloise Elvin Brandhi a enregistré un disque avec son père, lui aussi musicien. Le résultat ressemble à un fleuve punk en crue qui aurait déferlé sur le macadam européen.
Pas impossible que les membres du nouveau groupe parlementaire RN puissent voter contre les consignes de leur parti s’ils entendaient du shatta avant de rentrer dans l’Assemblée. D’ici là, Philippe Llewellyn nous fait découvrir cette forme martiniquaise et minimaliste du dancehall, à travers deux de ses stars féminines, Maureen et Shannon. Métropolitains : le futur de la pop française est déjà ultra-marin.
Trois Guadeloupéennes buveuses de Hennessy, une ado eighties sur une instru baléarique, de la deep house chantée en français, et un tube oublié de Lord Kossity : Musique Journal vous a concocté un repas copieux à l’approche des fêtes.
La deuxième ville suédoise est en train de devenir la plaque tournante de la pop concrètement indie, celle que personne n’écoute ou presque, à basse fidélité et à haute intensité. Hervé Loncan nous parle d’un de ses plus fiers représentants, JJ Ulius ou JJULIUS, qui est aussi la moitié de Monokultur (mais qui n’est pas du tout un alias de SCH).
World-metal béarnais, blackgaze, résurgences thrash ou Oi!, et même quelques riffs sous dubstep : la France du metal est toujours bien portante grâce à Dirge, Fléau, Grorr, Nature Morte, Intraveineuse et Violence.
Musique Journal n’avait jusqu’ici jamais vraiment parlé de metal. Alors aujourd’hui Rod Glacial règle le problème en recommandant cinq sorties françaises. Ça va du metal hardcore de Worst Doubt au metal synthétique de Perturbator en passant par le BM de Seth et le doom/sludge de Demande à la poussière. En résumé : un vrai confinement dans le confinement.
Ce matin, nous sommes heureux de donner la parole à Benjamin Caschera, de la Souterraine. Il évoque un peu l’une des dernières sorties de son non-label (disons plateforme), mais nous raconte surtout sa rencontre salutaire avec la musique réunionnaise et en particulier avec le maloya à travers une compilation sortie chez Strut en 2017.
Ce groupe de Miami pratiquait à la fin de sa carrière un free noise à grande vitesse et aux propriétés transcendantales.