En ce lendemain de Noël, Musique Journal vous offre un petit cadeau en bonus de nos tops 2024 : un récap très subjectif du rap français de l’année qui se termine, réalisé par Benjamin Leclerc.
En 2020, Musique Journal avait déjà parlé du songwriter montévidéen Eduardo Mateo, actif des sixties jusqu’à sa disparition en 1990. Nous revenons aujourd’hui sur son œuvre en élargissant le cadre à la scène psychédélique de la capitale uruguayenne, mieux documentée depuis quelques années, notamment par un album collectif réédité chez Sonamos, division de Crammed Discs.
Mathias Kulpinski nous raconte ses très jeunes années passées à écouter du grindcore, et revient sur un groupe suédois qu’il trouve toujours aussi époustouflant : Asterisk*, connu pour avoir un peu pris la tangente du genre en allant signer sur le label californien Three One G, pour y cultiver un son singulier.
Il a avait une voix de velours qui peluche, vendait disques et livres par dizaines de millions, traduisait si passionnément les chansons de Brel qu’il en était devenu un ami : on parle aujourd’hui de Rod McKuen, artiste en son temps trop populaire pour les élites, et aujourd’hui toujours pas porté par une vague de réhabilitation cool.
Loïc Ponceau revient aujourd’hui sur le premier album de TH, sorti avant l’été mais toujours aussi exceptionnel dans le paysage du rap français.
Gilbert Laffaille n’est ni Mallarmé ni optimiste de nature, mais cela ne l’a pas empêché de se voir traversé par les Muses pour « Kaléidoscope », ballade épurée et prospère.
Mouillée, trempée, rincée : dans une analyse de texte passionnée se concentrant surtout sur le premier album de Véronique Sanson, l’« Amoureuse » Aurore Debierre scrute pour nous les liens que la chanteuse tisse entre la flotte et la mélancolie (et nous l’en remercions).
Exégèse, analyse : la semaine a débuté dans le dur et se poursuit ainsi ! Point de metal ici pourtant, mais la mise en chanson courtoise et impétueuse d’un poème par une artiste catalane des Baléares, Maria Del Mar Bonet, décortiquée ici avec amour par Loïc.
Il y a bien des lunes, Marc-Aurèle Baly avançait, assuré, que les performances bruitistes et synthétiques du duo formé par Jo Tanz et Laurent Gérard comptaient parmi les plus belles choses à entendre en France – sans que cela ne justifie pour autant une béatification de ses auteurs. L’Histoire lui a évidemment donné raison.
Décédée l’an dernier, la musicienne Hélène Martin avait publié en 1971 un album consacré à Jean Giono sur son label les Disques du Cavalier, accompagné par les Ménestriers. Un projet qui rassemble lectures de textes, chansons et fragments de la voix de l’écrivain provençal, et qui rend brillamment hommage à son œuvre et à son monde.
Le sirocco de la révolte vous met les chaleurs ? On vous propose d’entretenir tout ça avec deux albums, étourdissants d’un psychédélisme brut, réalisés au tournant des années 80 par une équipe d’Hawaïens exaltés, menée par un certain Howard Nishioka.
En ce début de semaine, Aurore Debierre nous propose une playlist consacrée à l’énigmatique chanteuse Léonie Lousseau et évoque intimement sa relation à cette chanteuse très sixties, entre pop chewing gum et patchouli.
Le blues, le spleen, le cafard, mais en français, s’il vous plaît ! Rod Glacial revient sur le second volume de Trottoirs Mouillés, sélection de qualité de morceaux pour maintenir sa déprime au summum dans une ambiance pré Loi Évin.
Loïc Ponceau tente en amateur l’exégèse de deux morceaux rap/r’n’b certifiés « love et sanglots » présents sur le premier album solo du rappeur Nessbeal, ponte originel de la rime tire-larme, avec Vitaa et Myma.
La pop, évidemment ; l’expérimentation à tout-va, idem ; mais quid de se retourner le crâne avec les mêmes objets sonores, réalisés exclusivement avec les fréquences-test d’un sampler, pendant 25 ans ? Après T-Pain et Tweet, Loïc Ponceau s’intéresse aujourd’hui à la musique de la mythique Sachiko Matsubara, avec 3 disques illustrant la variété d’une pratique que l’on pourrait penser a priori monolithique.
En ce jour de mobilisation interprofessionnelle, le camarade Étienne Menu revient pour nous sur un album de pop bien ficelé, symbole d’un artisanat incarné : Défense de Mourir de Bernard Demichelis, collection de tubes généreux et radiophoniques d’un musicien toulousain ayant jusqu’aujourd’hui gardé sa ligne créative.
La musicienne rouennaise Marie-Ange Cousin a sorti en 1980 un merveilleux premier album qui parle de grossesse, d’enfantement, d’allaitement et d’amour du nourrisson sur fond de jazz-prog basse-fidélité, tantôt virevoltant tantôt moite. Un disque qui plonge dans les profondeurs de la maternité, ça nous change du dad-rock !
Notre contributeur Marc-Aurèle Baly revient nous faire un petit coucou et en profite pour nous parler du premier EP de Marie Audigier, découvert par lui dans un contexte fluvial et posé. Un disque de pop ambivalent, à la fois solaire et vespéral, dont la non-voix de sa protagoniste principale magnifie les compositions.
Avec une certaine émotion, Renaud Sachet revient sur la figure du réalisateur Jean-Louis Comolli et plus particulièrement sur l’un de ses films, On ne va pas se quitter comme ça, sorti en 1981. Ce dernier aborde le crépuscule des bals parisiens en se concentrant sur la Boule Rouge et ses protagonistes, réalisant au passage un vrai film sur la musique, la vie, et le temps qui passe.
Frapper vite et dur : c’est le projet de l’“autre hardcore” de Yann Dub et Explore Toi, musiciens français auxquels les éditions Gravats consacrent une rétrospective, Nation de la Boue. Un disque posant les contours d’un univers musical qui ne transige pas, refuse, et prend l’autoroute techno à contresens.
En ce jour de deuil national britannique, on part pour Newcastle écouter une platiniste issue de la scène free/improv/expé/sans étiquette, qui se plaît à hacher tout ce qui lui passe sous le crossfader et notamment, dans sa pièce Wolf’s Tail, la voix d’une autre célèbre défunte anglaise : Margaret Thatcher.
Pour enfoncer un peu plus le clou de cet été thermostat 1000, tentons une variation non pas autour de la langueur estivale, mais de la lourde et insidieuse chaleur de notre étoile, avec deux albums réalisés par les guitaristes du mythique groupe néo-zélandais Dead C : 21st Century Field Hollers And Prison Songs de Bruce Russell, et Electric Guitar de Michael Morley.
Thomas Dunoyer de Segonzac monte à bord de la célèbre citadine Renault, où la Galloise Elvin Brandhi a enregistré un disque avec son père, lui aussi musicien. Le résultat ressemble à un fleuve punk en crue qui aurait déferlé sur le macadam européen.
Sur des compos folk-rock pas dénuées de groove, la Roubaisienne Lucid Beausonge chantait d’une voix lyrique des textes qui parlaient vrai. Du moins sur son disque de 1980, Le Casse-tête, formidable album translatlantique qui respire l’amour du Québec.
Aujourd’hui, laissons-nous toucher au coeur sans médiation par le tendre universalisme franco-nippon de la chanson « Le Pollen » et par l’album du même nom, signé Pierre Barouh et présenté ici par Dan Bensadoun.
La deuxième ville suédoise est en train de devenir la plaque tournante de la pop concrètement indie, celle que personne n’écoute ou presque, à basse fidélité et à haute intensité. Hervé Loncan nous parle d’un de ses plus fiers représentants, JJ Ulius ou JJULIUS, qui est aussi la moitié de Monokultur (mais qui n’est pas du tout un alias de SCH).
World-metal béarnais, blackgaze, résurgences thrash ou Oi!, et même quelques riffs sous dubstep : la France du metal est toujours bien portante grâce à Dirge, Fléau, Grorr, Nature Morte, Intraveineuse et Violence.
Musique Journal n’avait jusqu’ici jamais vraiment parlé de metal. Alors aujourd’hui Rod Glacial règle le problème en recommandant cinq sorties françaises. Ça va du metal hardcore de Worst Doubt au metal synthétique de Perturbator en passant par le BM de Seth et le doom/sludge de Demande à la poussière. En résumé : un vrai confinement dans le confinement.
Chanteur originaire du Doubs et musicien pour Thiéfaine, Jean-Pierre Robert a sorti en 1983 et 1984 deux albums passés inaperçus, qui méritent indiscutablement d’être redécouverts aujourd’hui. Vous y entendrez du cafard, de la maladresse, de l’impudeur, mais aussi beaucoup de grâce et d’audace dans les textes et les compositions – un mélange confus qui fait tout le charme de la pop périurbaine eighties.
Leslie Chanel, nouvelle contributrice de Musique Journal, nous parle aujourd’hui de son manque de concerts, de la musicienne Scarlatine et du stéréotype de la fragilité mignonne qu’on associe aux chansons faites par des femmes.
Chef-d’œuvre du zouk-R&B, le morceau « Lé ou lov » du groupe Energy, mené par le grand Jean-Michel Rotin, s’inspirait d’un tube mineur de la chanteuse américaine Karyn White, produit par Babyface. On profite de l’occasion pour vous recommander au passage la dernière mixtape Digital Zandoli.
Génie des non-voix féminines de la pop francophone.
Le lâchage de rampe dans la chanson fin 70 début 80 : une histoire française.
Ce groupe de Miami pratiquait à la fin de sa carrière un free noise à grande vitesse et aux propriétés transcendantales.
Et au passage, profitons-en pour réhabiliter toute la discographie du Gainsbourg tardif.
La variété psychédélique en descente, sur l’unique album de ce parolier et producteur proche de Mouloudji et de Saravah.