S’interrogeant sur la place précaire des plus de 30 ans dans la dance music actuelle, Maxime Jacob se console en écoutant un tube underground d’un producteur francfortois mort prématurément.
En 2020, Musique Journal avait déjà parlé du songwriter montévidéen Eduardo Mateo, actif des sixties jusqu’à sa disparition en 1990. Nous revenons aujourd’hui sur son œuvre en élargissant le cadre à la scène psychédélique de la capitale uruguayenne, mieux documentée depuis quelques années, notamment par un album collectif réédité chez Sonamos, division de Crammed Discs.
Mathias Kulpinski nous raconte ses très jeunes années passées à écouter du grindcore, et revient sur un groupe suédois qu’il trouve toujours aussi époustouflant : Asterisk*, connu pour avoir un peu pris la tangente du genre en allant signer sur le label californien Three One G, pour y cultiver un son singulier.
Il a avait une voix de velours qui peluche, vendait disques et livres par dizaines de millions, traduisait si passionnément les chansons de Brel qu’il en était devenu un ami : on parle aujourd’hui de Rod McKuen, artiste en son temps trop populaire pour les élites, et aujourd’hui toujours pas porté par une vague de réhabilitation cool.
Gilbert Laffaille n’est ni Mallarmé ni optimiste de nature, mais cela ne l’a pas empêché de se voir traversé par les Muses pour « Kaléidoscope », ballade épurée et prospère.
Mouillée, trempée, rincée : dans une analyse de texte passionnée se concentrant surtout sur le premier album de Véronique Sanson, l’« Amoureuse » Aurore Debierre scrute pour nous les liens que la chanteuse tisse entre la flotte et la mélancolie (et nous l’en remercions).
Exégèse, analyse : la semaine a débuté dans le dur et se poursuit ainsi ! Point de metal ici pourtant, mais la mise en chanson courtoise et impétueuse d’un poème par une artiste catalane des Baléares, Maria Del Mar Bonet, décortiquée ici avec amour par Loïc.
Il y a bien des lunes, Marc-Aurèle Baly avançait, assuré, que les performances bruitistes et synthétiques du duo formé par Jo Tanz et Laurent Gérard comptaient parmi les plus belles choses à entendre en France – sans que cela ne justifie pour autant une béatification de ses auteurs. L’Histoire lui a évidemment donné raison.
Décédée l’an dernier, la musicienne Hélène Martin avait publié en 1971 un album consacré à Jean Giono sur son label les Disques du Cavalier, accompagné par les Ménestriers. Un projet qui rassemble lectures de textes, chansons et fragments de la voix de l’écrivain provençal, et qui rend brillamment hommage à son œuvre et à son monde.
Musique autoroutière en non-stop, formes insaisissables, vitesse et désorientation : non, Laura Courty ne nous parle pas de sa dernière sortie en « en boîte » mais de Rez, jeu vidéo signé Tetsuya Mizuguchi et qui, de son gameplay à son design, s’inspire de l’expérience club pour proposer une forme très singulière d’écoute.
Le sirocco de la révolte vous met les chaleurs ? On vous propose d’entretenir tout ça avec deux albums, étourdissants d’un psychédélisme brut, réalisés au tournant des années 80 par une équipe d’Hawaïens exaltés, menée par un certain Howard Nishioka.
En ce début de semaine, Aurore Debierre nous propose une playlist consacrée à l’énigmatique chanteuse Léonie Lousseau et évoque intimement sa relation à cette chanteuse très sixties, entre pop chewing gum et patchouli.
Une trouvaille de techno librement dysfonctionnelle, exhumée du catalogue Cheap, label de Patrick Pulsinger : c’est le EP White Cloud de la Viennoise Susanne Brokesch aka Sil, productrice hélas peu productive depuis deux décennies.
Le blues, le spleen, le cafard, mais en français, s’il vous plaît ! Rod Glacial revient sur le second volume de Trottoirs Mouillés, sélection de qualité de morceaux pour maintenir sa déprime au summum dans une ambiance pré Loi Évin.
La pop, évidemment ; l’expérimentation à tout-va, idem ; mais quid de se retourner le crâne avec les mêmes objets sonores, réalisés exclusivement avec les fréquences-test d’un sampler, pendant 25 ans ? Après T-Pain et Tweet, Loïc Ponceau s’intéresse aujourd’hui à la musique de la mythique Sachiko Matsubara, avec 3 disques illustrant la variété d’une pratique que l’on pourrait penser a priori monolithique.
En ce jour de mobilisation interprofessionnelle, le camarade Étienne Menu revient pour nous sur un album de pop bien ficelé, symbole d’un artisanat incarné : Défense de Mourir de Bernard Demichelis, collection de tubes généreux et radiophoniques d’un musicien toulousain ayant jusqu’aujourd’hui gardé sa ligne créative.
Fin de la trêve chez Musique Journal ! Aujourd’hui, Loïc Ponceau nous parle succinctement d’Israfil, membre du collectif marseillais Metaphore et auteur de mixes, mais aussi de morceaux – hélas bien trop rares – dévastateurs, que l’on peut affilier sans trop forcer au spectre hard dance.
La musicienne rouennaise Marie-Ange Cousin a sorti en 1980 un merveilleux premier album qui parle de grossesse, d’enfantement, d’allaitement et d’amour du nourrisson sur fond de jazz-prog basse-fidélité, tantôt virevoltant tantôt moite. Un disque qui plonge dans les profondeurs de la maternité, ça nous change du dad-rock !
Notre contributeur Marc-Aurèle Baly revient nous faire un petit coucou et en profite pour nous parler du premier EP de Marie Audigier, découvert par lui dans un contexte fluvial et posé. Un disque de pop ambivalent, à la fois solaire et vespéral, dont la non-voix de sa protagoniste principale magnifie les compositions.
Avec une certaine émotion, Renaud Sachet revient sur la figure du réalisateur Jean-Louis Comolli et plus particulièrement sur l’un de ses films, On ne va pas se quitter comme ça, sorti en 1981. Ce dernier aborde le crépuscule des bals parisiens en se concentrant sur la Boule Rouge et ses protagonistes, réalisant au passage un vrai film sur la musique, la vie, et le temps qui passe.
Frapper vite et dur : c’est le projet de l’“autre hardcore” de Yann Dub et Explore Toi, musiciens français auxquels les éditions Gravats consacrent une rétrospective, Nation de la Boue. Un disque posant les contours d’un univers musical qui ne transige pas, refuse, et prend l’autoroute techno à contresens.
En ce jour de deuil national britannique, on part pour Newcastle écouter une platiniste issue de la scène free/improv/expé/sans étiquette, qui se plaît à hacher tout ce qui lui passe sous le crossfader et notamment, dans sa pièce Wolf’s Tail, la voix d’une autre célèbre défunte anglaise : Margaret Thatcher.
Pour enfoncer un peu plus le clou de cet été thermostat 1000, tentons une variation non pas autour de la langueur estivale, mais de la lourde et insidieuse chaleur de notre étoile, avec deux albums réalisés par les guitaristes du mythique groupe néo-zélandais Dead C : 21st Century Field Hollers And Prison Songs de Bruce Russell, et Electric Guitar de Michael Morley.
Thomas Dunoyer de Segonzac monte à bord de la célèbre citadine Renault, où la Galloise Elvin Brandhi a enregistré un disque avec son père, lui aussi musicien. Le résultat ressemble à un fleuve punk en crue qui aurait déferlé sur le macadam européen.
Sur des compos folk-rock pas dénuées de groove, la Roubaisienne Lucid Beausonge chantait d’une voix lyrique des textes qui parlaient vrai. Du moins sur son disque de 1980, Le Casse-tête, formidable album translatlantique qui respire l’amour du Québec.
Aujourd’hui, laissons-nous toucher au coeur sans médiation par le tendre universalisme franco-nippon de la chanson « Le Pollen » et par l’album du même nom, signé Pierre Barouh et présenté ici par Dan Bensadoun.
Le prog-rock aurait-il au départ été conçu comme une musique de fête ? Vous avez le droit ne pas être d’accord, mais cela paraît néanmoins évident lorsqu’on réécoute les deux premiers albums du groupe Soft Machine, pionnier de la scène de Canterbury, dont faisait notamment partie Robert Wyatt.
Pour nous parler de la troupe sensuelle, virtuose et psychédélique de l’Uruguayen Nico Selves, Pierre-Arthur Michau enfile sa plus belle tenue d’explorateur mental de contrées musicales (presque) inexplorées.
La longue histoire du collectif anarcho-punk britannique Chumbawamba mériterait un biopic. En attendant, Mathias Kulpinski s’intéresse à leur album de 2002, un mélange de dance-pop et de samples de chansons traditionnelles anglaises qui, balancé entre sincérité et ironie, frôle à la fois le miracle et la catastrophe.
Julie Ackermann est littéralement ravie face aux interrogations mélodramatiques d’un duo suédois qui compose de la trance comme Christopher Nolan réalise des blockbusters critiques.
La deuxième ville suédoise est en train de devenir la plaque tournante de la pop concrètement indie, celle que personne n’écoute ou presque, à basse fidélité et à haute intensité. Hervé Loncan nous parle d’un de ses plus fiers représentants, JJ Ulius ou JJULIUS, qui est aussi la moitié de Monokultur (mais qui n’est pas du tout un alias de SCH).
World-metal béarnais, blackgaze, résurgences thrash ou Oi!, et même quelques riffs sous dubstep : la France du metal est toujours bien portante grâce à Dirge, Fléau, Grorr, Nature Morte, Intraveineuse et Violence.
Musique Journal n’avait jusqu’ici jamais vraiment parlé de metal. Alors aujourd’hui Rod Glacial règle le problème en recommandant cinq sorties françaises. Ça va du metal hardcore de Worst Doubt au metal synthétique de Perturbator en passant par le BM de Seth et le doom/sludge de Demande à la poussière. En résumé : un vrai confinement dans le confinement.
Chanteur originaire du Doubs et musicien pour Thiéfaine, Jean-Pierre Robert a sorti en 1983 et 1984 deux albums passés inaperçus, qui méritent indiscutablement d’être redécouverts aujourd’hui. Vous y entendrez du cafard, de la maladresse, de l’impudeur, mais aussi beaucoup de grâce et d’audace dans les textes et les compositions – un mélange confus qui fait tout le charme de la pop périurbaine eighties.
Leslie Chanel, nouvelle contributrice de Musique Journal, nous parle aujourd’hui de son manque de concerts, de la musicienne Scarlatine et du stéréotype de la fragilité mignonne qu’on associe aux chansons faites par des femmes.
Le très récent mix du producteur parisien Walter Mecca sur Rinse France nous a tous mis d’accord : c’est un périple virtuose entre beats, jungle, jazz-rock, deep house et techno, qui devrait ambiancer votre weekend. Et c’est l’occasion de présenter son nouveau label, Arcnoid22.
En 1999, trop peu de gens s’étaient aperçus que Chris Korda & The Church of Euthanasia avait sorti un des plus fantastiques albums de l’histoire de la techno. La label Mental Groove le réédite aujourd’hui et en profite pour publier un nouveau disque de la musicienne américaine, réalisé à l’aide d’une intelligence artificielle.
Join The Future est un livre exceptionnel de l’Anglais Matt Anniss, qui remonte aux origines de la dance music anglaise, vers Sheffield, Leeds et Bradford à la fin des années 80. Entre compétitions de breakdance, sound systems clandestins et fétichisme de la basse, bienvenue au royaume du bleeeeeep !
Kilbourne sur Casual Gabberz, I:Cube sur Versatile et Byron The Aquarius sur Apron : trois grisantes nouveautés conçues par des interfaces humains/automates.
On parle aujourd’hui d’un superbe album techno sorti en 1994, mais oublié depuis : il s’agit de Room Service du Hollandais Orlando Voorn, réédité par le label franco-suisse Musique pour la danse.
Dernier volet de la série de Victor Dermenghem consacrée aux classiques oubliés de l’Internet music des années 10 : il y est aujourd’hui question de Magic Fades et de leur album Obsession, disque dont la fausse légèreté RnB annonce en partie la rupture qui va marquer la scène au milieu de la décennie.
Quatrième épisode de la rétrospective de Victor Dermenghem consacrée aux classiques oubliés de l’Internet club music des années 10. Aujourd’hui, on va suivre Le1f, figure du rap queer, dans sa Fly Zone, sortie en 2013.
Victor Dermenghem poursuit son exploration des « lost classics » de l’Internet club music des années 10 et nous parle aujourd’hui d’un disque fondateur du post-grime : That’s Harakiri de l’Américain Sd Laika.
Victor Dermenghem reprend ce qui devait au départ être un article en deux parties pour en faire une série en cinq épisodes, sur la scène dite « post-club » ou « Internet club ». Il continue de s’y intéresser à des disques un peu perdus en cours de décennie : aujourd’hui, il est question du EP hybrid de l’Américain Sentinl*.
Il se trouve qu’il vient de sortir un nouvel album mais nous n’avons pas besoin de prétexte pour déclarer notre flamme à Wolfgang Voigt, alias Mike Ink, alias Gas, alias Studio 1, fondateur des labels Profan et Kompakt, et prodige légèrement méconnu de la musique électronique.
Chef-d’œuvre du zouk-R&B, le morceau « Lé ou lov » du groupe Energy, mené par le grand Jean-Michel Rotin, s’inspirait d’un tube mineur de la chanteuse américaine Karyn White, produit par Babyface. On profite de l’occasion pour vous recommander au passage la dernière mixtape Digital Zandoli.
Retour sur The Opening of the Cerebral Gate, l’un des projets les plus fascinants de l’univers Drexciya, sorti sur le label Supremat en 2001.
Avec sa femme Laetitia, Alex a tenu la boutique Katapult à Rouen puis à Paris jusqu’en 2005. Ils continuent aujourd’hui de s’occuper de leur label Karat et continuent de faire des soirées. Comme Alex a écouté à peu près tout ce qui sortait à la grande époque de la « minimale », Musique Journal lui a demandé de sortir quelques petits trésors de sa vaste discothèque.
Le producteur de Detroit refusait de coller à un genre plutôt qu’à un autre et nous a donc laissés une discographie singulière. Sur ses albums, il réussit ainsi à mélanger house commerciale, R&B lo-fi, arrangements electroclash, beats ghettotech et vocaux soul autotunés – un vrai paradis camp, qui scintille de mille imperfections.
Raoul Tarez, notre correspondant en Amérique latine, se trouve en ce moment à Medellín. Il nous parle d’un formidable EP en forme d’introduction à la scène électronique locale : Medellín Rave Society.
Crystallmess, Feadz, Doline et De Grandi : quatre signes de la merveilleuse santé de la jeune musique électronique française de 2020.
On entame la semaine avec un retour tardif mais salutaire sur une décennie de musique dite post-club, ou deconstructed club, par notre ami Victor Dermenghem, qui nous gratifie d’une sélection de quelques disques pionniers, mais aujourd’hui un peu oubliés parmi cette vaste galaxie digitale.
Les plus émotifs d’entre vous connaissent déjà cette anthologie des premiers morceaux de Carl Craig sous les pseudos de Psyche et BFC. Les darons de la techno de Detroit l’ont aussi sans doute poncée et reponcée. Quant aux autres, les bienheureux, nous les invitons aujourd’hui à découvrir Elements (1989-1990), grand disque de techno qui n’a pourtant presque rien de techno.
Génie des non-voix féminines de la pop francophone.
Le lâchage de rampe dans la chanson fin 70 début 80 : une histoire française.
Ce groupe de Miami pratiquait à la fin de sa carrière un free noise à grande vitesse et aux propriétés transcendantales.
Bodin et le label Traffic ont pris techno en langue vivante 1.
Et au passage, profitons-en pour réhabiliter toute la discographie du Gainsbourg tardif.
En ce mercredi matin, c’est un nouveau rédacteur de Musique Journal, Hervé Loncan, qui va nous parler de ce groupe anglais méprisé par la grande histoire.
La variété psychédélique en descente, sur l’unique album de ce parolier et producteur proche de Mouloudji et de Saravah.